Caroline Lorillou

La ferme du Petit Bois d'Ô

Lauréat dans la catégorie 2 - Projet alimentaire

Territoire : Loches Sud Touraine

La ferme du petit Bois d'Ô

Deux AOP et un Flambikette comme oriflamme.

 

Être aux confins n’a pas que des inconvénients. Entre Touraine et Berry, à Villedômain, la ferme du Petit Bois d’Ô élève des chèvres alpines nourries d’une herbe poussant au chevauchement de deux appellations d’origine.


Avec leur lait, Caroline et Jérôme Gentils élaborent différents fromage frais ou affinés dont une bûche conique, le ste maure-de-touraine et une pyramide tronquée, le valençay. Deux AOP renommées vendues sur place, dans quelques magasins ou achetées par un affineur. Le couple aurait pu en rester là, mais c’était sans compter sur la formation « desserts lactés » suivie par Jérôme. Un stage qui lui a donné les clefs d’une innovation rapidement adoptée par les consommateurs, le Flambikette. Un produit vedette inédit qui complète une gamme comprenant des fromages apéritifs et des crèmes dessert. Flambikette offre une entrée gourmande aux enfants dans le monde des produits laitiers caprins. Sa texture est semblable à celle d’un dessert bien connu « mais élaboré de manière artisanale » souligne le couple. « La recette est le fruit de nombreuses tentatives et fait appel à une technicité particulière.



La formation de Jérôme a été un vrai coup de pouce » estime Caroline. Les desserts lactés ouvrent aussi une autre porte que peinent à franchir les fromages AOP, celle de la restauration collective. L’association berrichonne d’allotement de produits fermiers, « Cagettes et fourchettes » a donné les premiers accès à ces marchés de volume. L’histoire de la ferme du Petit Bois d’Ô, c’est aussi celle d’une reconversion réussie.



Equithérapeute, Caroline a eu l’envie de créer son entreprise sur son lieu de vie. Désir partagé par Jérôme, après des années comme chauffeur routier, lui aussi souhaitait se poser un peu à son compte. De fait, quelques dizaines de mètres séparent leur maison des locaux d’exploitation. La récupération d’une quarantaine d’hectares (cultivés par une entreprise) et la possibilité d’acheter du fourrage local ont facilité leur installation concentrée sur la production laitière et sa transformation.



Mais avant de traire les premières chèvres, ce fut le retour à l’école pour l’une comme pour l’autre ; direction Châteauroux pour décrocher un BPREA suivi d’un petit tour à la ferme des Âges au Blanc pour apprendre les bases de l’élevage caprin. « Nous avons tout créé ici » résume-t-elle en racontant le long murissement du projet. Le couple a visité une soixantaine d’élevages pour peaufiner la configuration des bâtiments. Chèvrerie, salle de traite, fromagerie, magasin tout est judicieusement regroupé pour faciliter la vie au quotidien. Et malgré un emploi du temps bien chargé, Caroline et Jérôme dégagent des créneaux pour gérer un autre élevage, celui des abeilles. L’apiculture est une passion familiale transmise à Caroline par son père. Alors à quand un Flambikette au miel ?

 



Rédaction : Philippe Guilbert